En ces temps d’incertitude et d’impuissance devant la maladie, certains trouvent du réconfort dans la religion. Et si la foi aidait à guérir ? C’est probablement ce qu’espèrent les milliers de malades qui se rendent chaque année à Lourdes dans les Hautes-Pyrénées ou qui, en quête de consolation quotidienne, ramènent chez eux une statue de la Vierge Marie. Ce sanctuaire catholique est certainement le plus célèbre au monde pour les guérisons spectaculaires qu’y accorderait la Madone.
Plan de l'article
Lourdes : un sanctuaire unique depuis les apparitions de la Vierge
Le 11 février 1858, accompagnée de sa sœur et d’une amie, une jeune fille de 14 ans, Bernadette Soubirous, se rend à Massabielle, le long du Gave, pour ramasser du bois mort. En levant la tête vers une grotte, elle dit apercevoir « une dame vêtue de blanc » portant une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied. Jusqu’au 16 juillet 1858, Bernadette aura en tout 18 apparitions de celle qui se présentera comme étant « l’Immaculée Conception », en d’autres termes la Vierge Marie, mère de Dieu. De nombreux pèlerins affluent rapidement à Lourdes pour découvrir le lieu des apparitions. Afin de les accueillir, plusieurs édifices sont construits comme les trois basiliques : basilique de l’Immaculée-Conception de Lourdes, basilique Notre-Dame-du-Rosaire et basilique Saint-Pie-X ou l’église Sainte-Bernadette. L’espace de la Grotte est bien sûr aménagé avec un espace arboré, le jardin des Fontaines, les piscines, la sacristie, le pont de la Grotte et les chapelles de Lumières. Depuis 1858 et les visions de Bernadette Soubirous, ce sont des millions de visiteurs, plus de 6 millions en 2012, qui se pressent à Lourdes chaque année, des chiffres qui en font le 4e lieu de pèlerinage catholique dans le monde.
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Obtenir une statue à l’image de l’Apparition de la Vierge de Lourdes
Ces millions de visiteurs ont entraîné un développement considérable de la ville et de l’activité touristique comme en témoignent par exemple les magasins d’objets religieux et de souvenirs de Lourdes. Certains d’entre eux perpétuent d’ailleurs une belle aventure familiale depuis plus de 100 ans. Sur leurs étalages, physiques ou virtuels, car à l’heure de la révolution numérique, certains d’entre eux ont leur site internet et un service de livraison : un large choix d’articles à des prix souvent attractifs. On y trouve bien sûr des produits dédiés aux pèlerins : chapelets, médailles, cadres religieux, bougies, encens, crucifix, bidons d’eau de Lourdes, pastilles de menthe à l’eau de Lourdes… ainsi qu’un cortège de souvenirs incontournables : stylos, autocollants, cartes, calendriers, magnets… Les pèlerins choisissent souvent de ramener chez eux une statue à l’image de l’apparition de la Vierge de Lourdes. C’est une façon de prolonger le miracle chez soi ou de faire partager sa joie et sa foi à ses proches. Vous avez même le choix entre plusieurs représentations de la Madone. Pour vous apporter réconfort et profiter de sa grâce, optez pour une statue de la Vierge Marie telle qu’elle est apparue devant la jeune Bernadette à la Grotte de Massabielle à Lourdes. Cette représentation particulière offrirait une sensation de consolation et d’espoir et c’est bien ce que viennent chercher la plupart des visiteurs de Lourdes. Bien que peu de pèlerins malades demandent leur propre rétablissement, une quarantaine de guérisons inexpliquées sont signalées chaque année.
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Des guérisons inexplicables
Si Lourdes n’est pas le seul théâtre d’apparitions mariales, pensons par exemple à celles de La Salette ou de Fatima au Portugal, c’est le seul sanctuaire catholique aussi connu pour ses guérisons inexpliquées et les propriétés curatives de son eau. La majorité des personnes disant avoir été guéries, l’ont effectivement été au contact de l’eau de la source découverte par Bernadette Soubirous. C’est lors de sa neuvième apparition le 25 février 1858 que la Vierge a intimé à la jeune fille d’aller boire à la fontaine et de s’y laver. Bernadette n’a pas tout de suite compris ce message, car, en dehors du Gave, il n’y avait aucun cours d’eau aux alentours. En creusant dans la grotte à un endroit où affleurait une eau boueuse, elle finit par découvrir la précieuse source à laquelle s’abreuvent aujourd’hui de nombreux pèlerins. Bien que Marie n’ait jamais évoqué la maladie ou la guérison dans ses messages de pénitence à Bernadette, la foi populaire a poussé les croyants à recueillir l’eau de cette nouvelle source pour la boire ou soigner les plaies, et ce, dès sa découverte. La première guérison reconnue comme « miraculeuse » est celle de Catherine Latapie, une Lourdaise, qui s’est rendue à la grotte dans la nuit du 1er mars 1858 pour tremper son bras déboîté dans l’eau de la source. L’effet est immédiat : son membre retrouve toute sa souplesse. Depuis, plus de 7 200 guérisons inexpliquées ont été recensées à Lourdes dont seulement 70 ont été officiellement reconnues comme « miraculeuses ». Ces miraculés s’appellent Louis, Madeleine, Pieter, Marie, Esther, Francis, Fulda, Maddalena, Jeanne, Serge, Delizia… et ils sont italiens, belges, allemands, autrichiens, suisses et surtout français (56 « miraculés » sur 70 !). Les maux dont ils souffraient sont, eux aussi, divers : hypertension, paralysie, hypertrophie du cœur, tuberculose, cystite, abcès du rein, cécité, sclérose en plaque, sarcome d’Ewing… La dernière guérison « miraculeuse » attribuée à la Vierge de Lourdes a été reconnue en 2018 et il s’agit de celle de sœur Bernadette Moriau, une Isarienne, guérie en 2008 quelques mois après un pèlerinage au sanctuaire lourdais, de ce que l’on appelle communément le syndrome de la queue de cheval.
La reconnaissance des guérisons miraculeuses : une procédure longue et rigoureuse
L’Église catholique, très méfiante à l’égard des miracles, en reconnaît très peu : seulement 1% des guérisons recensées à Lourdes. La procédure de reconnaissance, véritable coopération entre science et religion, est de plus en plus longue et exigeante. Pour qu’une guérison soit reconnue comme « miraculeuse » par l’Église, il faut en effet qu’un groupe de médecins la déclare complète, immédiate, durable et inexplicable au vu des connaissances scientifiques actuelles, puis qu’un évêque la déclare « miraculeuse ». Pour entamer cette procédure de reconnaissance, la personne « miraculée » doit d’abord se rendre au Bureau des Constatations Médicales de Lourdes. Cette instance créée en 1883 lance dès lors une enquête qui dure souvent plusieurs années au cours desquelles sont réunis les documents médicaux attestant de la maladie réelle du ou de la patient(e), puis de sa guérison. Le dossier est ensuite transmis au C.M.I.L. (Comité médical international de Lourdes), l’institution habilitée à trancher définitivement sur le côté médical. La reconnaissance du miracle reste à partir de là une affaire interne à l’Église.